Café-débat : Émancipation et intégration, paradoxes antillais

Bruno - 29/03/2012
Image:Café-débat : Émancipation et intégration, paradoxes antillais

@ la Casa del Tango (Jarry - Guadeloupe)
Par Noe Grenier (anthropologue)

Café-débat du jeudi 29 mars 2012 à la Casa del Tango. Notre invité, qui n’est pas antillais, est chercheur en anthropologie politique et étudie tout particulièrement le phénomène de dépendance politique des Antilles-Guyane comme de Puerto-Rico. En ces temps où nous nous interrogeons sérieusement sur l’avenir de nos pays, il nous a semblé tout à fait intéressant d’écouter quelqu’un d’extérieur à nos sociétés sur ces questions.

Thème : Émancipation et intégration, paradoxes antillais.

Par Noe Grenier (Anthropologue)

L’oeil étranger, dès lors qu’il fixe son regard sur le problème politique en Guadeloupe, est nécessairement dérouté : anomalie ou exception dans le paysage post-colonial, la Guadeloupe, là ou d’autres pays ont pris le chemin de l’indépendance, a suivi le destin particulier d’une plus forte intégration à l’Etat français au motif même d’idéaux anti-colonialistes et égalitaristes. Pourtant la nature des rapports entre la Guadeloupe et l’Etat français n’a cessé d’être questionnée depuis, et ce de manière d’autant plus douloureuses que les cartes sont brouillées depuis la départementalisation. En analyse superficielle, l’ambiguïté de la position de la Guadeloupe donne à voir une vie politique faite d’atermoiements, de crises ponctuelles et de contradictions.

Comment penser alors la dépendance, et du même coup l’indépendance, lorsque les dichotomies entre allochtonie et autochtonie du pouvoir, entre domination et résistance et entre émancipation et intégration semblent inopérantes ? A partir d’une étude de l’indépendantisme en Guadeloupe, il s’agit de penser les paradoxes auxquels sont confrontés par ailleurs tous les groupes ou toutes les personnes voulant penser le politique en Guadeloupe. Face à la complexité du problème, un bref détour comparatiste par la Martinique et Porto-Rico pourrait- il nous aider à mettre à jour des dynamiques communes qui soient propres à la dépendance politique dans la zone caribéenne ?

En définitive, le problème posé en creux, c’est la possibilité de former une communauté en répondant à des défis rares -sinon inédits- dans l’Histoire : la double appartenance (à soi et à la France), la dépossession, l’internalisation de l’altérité, et l’héritage d’un des grands traumatismes de l’Histoire de l’Humanité.

A voir :

Construction du champ politique dans la Caraïbe dépendante Porto Rico, Guyane, Martinique et Guadeloupe, par Noé Grenier (Thèse).

Illustration : Carte de la mer des Caraïbes - Wikipedia, Licence : Domaine Public.

Bruno

 29/03/2012

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