Victorine Lurel : "une stratégie fondée sur le mépris et sur le mensonge"
Communiqué du Liyannaj Kont Pwofitasyon
"LUREL, inventeur de la baisse des prix qui augmente les prix..."
Ce week-end dernier, le ministre des confettis de l’empire est venu présenter son projet de loi relatif à la régulation économique « outre-mer » et annoncer l’application d’une baisse de 6 centimes sur les carburants en Martinique et en Guadeloupe.
Communiqué et déclaration du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon) :
Communiqué du LKP
VICTORIN LUREL, ENTRE MAGIES ET MENSONGES
Ce dernier week-end, le ministre des confettis de l’empire est venu présenter son projet de loi relatif à la régulation économique « outre-mer » et annoncer l’application d’une baisse de 6 centimes sur les carburants en Martinique et en Guadeloupe. Tout au long de son séjour, Victorin LUREL a déployé une stratégie fondée sur le mépris et sur le mensonge pour n’avoir à répondre ni aux interpellations, ni aux objections qui lui étaient adressées. Sa visite s’est résumée à un grand numéro d’illusionniste en vue de masquer l’inanité de son projet et son absence totale de volonté politique.
1/ MENSONGE SUR LA CONCERTATION
Victorin LUREL a menti lorsqu’il a prétendu que, dans l’élaboration de son projet, il avait adopté une méthode de large concertation. Hormis le Conseil général, qui n’a d’ailleurs reçu aucune réponse aux interrogations et propositions d’amélioration du projet qu’il avait adressées, le ministre n’a, en réalité, consulté que les seules organisations patronales. Celles-ci ont d’ailleurs obtenu satisfaction sur tous les points avant même la publication, en août, du pré projet ; les derniers achoppements potentiels ont été purement et simplement supprimés du projet publié le 5 septembre.
Il n’a, en revanche, jamais rencontré ni les syndicats, ni les associations de consommateurs au cours de la phase de rédaction de son projet de loi. Il ne leur a jamais transmis aucun document d’étape, alors même qu’en Guadeloupe, suite au mouvement social des 44 jours, a été créé le Bureau d’Etudes Ouvrières du LKP qui se consacre pourtant, depuis près de 2 ans, à l’investigation et au contrôle dans le domaine de la consommation. Mais LUREL a préféré discuter avec ceux qui bénéficient de la pwofitasyon plutôt qu’avec ceux qui la dénoncent.
C’est seulement une fois son projet de loi déjà bouclé et déjà déposé devant le Sénat que Victorin LUREL a daigné rencontrer les organisations syndicales. Avec une heure de retard, il leur a asséné un monologue de plus d’une demi-heure, avant de refuser de les écouter plus de 10 minutes et de quitter la salle de réunion devant un préfet abasourdi par une telle attitude. Le ministre a bel et bien planté les représentants syndicaux afin de ne pas avoir à répondre aux objections argumentées qu’ils lui présentaient.
2/ MENSONGE SUR L’APPORT DE SON PROJET DE LOI
Victorin LUREL a menti lorsqu’il a présenté son projet de loi comme une nouvelle « boîte à outils » qui permettrait de lutter contre la vie chère. En réalité, il n’y a pratiquement rien de neuf dans le projet de loi qui est vendu à l’opinion guadeloupéenne comme un « outil de lutte contre la vie chère ».
Il annonce l’ajout d’un IV à l’article L 462-5 au Code du commerce afin que les différentes collectivités territoriales d’“outre-mer” puissent saisir l’Autorité de la concurrence alors que celle-ci pouvait déjà être saisie par n’importe quelle collectivité territoriale en vertu de l’actuel II de l’article L 462-5 !
Il crée un article L 752-27 instaurant prétendument une nouvelle règle législative contraignante en cas de position dominante alors qu’il existe déjà un article L 752-26 qui permet à l’Autorité de la concurrence de procéder à des injonctions et des sanctions pécuniaires, y compris jusqu’à des cessions de surfaces commerciales.
Mieux, non seulement LUREL ajoute un article L 420-5-1 au Code du commerce pour soi-disant « prohiber les contrats exclusifs », alors qu’existait déjà un article L 420-1 interdisant les actions concertées, mais ce nouvel article permettrait dorénavant – s’il était adopté – d’autoriser les clauses d’exclusivité si « elles [étaient] justifiées par des motifs objectifs ». LUREL légalise en faisant mine d’interdire. Ce n’est même plus du mensonge, c’est de la prestidigitation !
3/ MENSONGE SUR L’IMPOSSIBILITE D’APPLIQUER LA REGLEMENTATION DES PRIX
Victorin LUREL a menti lorsqu’il a balayé d’un revers de manche toute application de l’article L 410-2 du Code du commerce, alors qu’il permet une réglementation des prix « dans les secteurs ou les zones où la concurrence par les prix est limitée », ou de l’article 1 de la LODEOM du 27 mai 2009, alors que celui-ci permet de réglementer « le prix de vente de produits ou de familles de produits de première nécessité que [le décret] détermine pour chaque collectivité territoriale d’outre-mer ». Il prétend qu’il est impossible au gouvernement d’appliquer la loi.
Si la loi est inapplicable, pourquoi en réclamait-il l’application, le 7 juin 2011, en session de nuit de l’Assemblée nationale ? Si la loi est inapplicable en l’état, pourquoi n’a-t-il pas introduit les modifications nécessaires, selon lui, à sa mise en application ! En réalité, la réglementation des prix n’est soudainement devenue inapplicable qu’avec sa nomination au poste de ministre. Les principaux obstacles à la réglementation des prix, ce sont Victorin LUREL et tous ces politiciens, à droite comme à gauche, qui sont étonnamment tous d’accord pour ne rien faire qui puisse remettre en cause les marges exorbitantes de l’import-distribution en Guadeloupe. Comment traduire le silence des élus de l’opposition ? Y aurait-il un arrangement entre eux ?
4/ MENSONGE SUR LE PRIX DES CARBURANTS
En France, le 29 août dernier, le prix des carburants a été baissé de 6 centimes par litre.
Le même jour, Victorin LUREL déclarait avoir saisi le préfet pour préparer la mise en œuvre de cette baisse de 6 centimes dans les collectivités d’« outre-mer » et annonçait le gel des prix des carburants.
Le 10 septembre, la préfecture publiait finalement un arrêté fixant les prix des carburants pour le mois de septembre. La baisse de 6 centimes se transformait en « minoration exceptionnelle de 6 centimes » : la « baisse » du gazole devenait une stagnation du gazole, la « baisse » du super mutait en une augmentation de 2 centimes et celle de la bouteille de gaz en une hausse de 60 centimes !
Pourquoi, plutôt qu’un gel, le ministre n’a-t-il pas, dès le 29 août, baissé les prix en Guadeloupe ?
La réponse est toute simple : il lui fallait attendre le 1er septembre afin de faire prendre en charge, par le budget de l’Etat, l’augmentation des prix des produits pétroliers facturés par la SARA en l’intégrant dans l’arrêté mensuel prévu par le décret du 8 novembre 2010.
Afin de donner un vernis de cohérence à ce gigantesque tour de passe-passe, il fallait organiser de vraies fausses négociations et temporiser jusqu’à l’arrivée du ministre pour qu’il puisse recueillir les fruits de ses basses manœuvres politiques. C’était là l’objectif principal de la visite de Victorin LUREL : tenter de faire avaler l’immangeable aux Guadeloupéens et manipuler l’opinion pour apparaître comme le bon protecteur de son peuple auprès de « Papa blanc ».
Si LUREL avait appliqué un gel des prix des carburants couplée à une baisse de 6 centimes dès le 29 août, les consommateurs guadeloupéens auraient payé 1,54 € le litre de super et 1,38 € le litre de gazole pendant 3 mois, et non 1,62 € et 1,44 €. Les gesticulations du ministre coûteront donc aux Guadeloupéens 8 centimes par litre de super et 6 centimes par litre de gazole en septembre, avant de leur coûter encore un peu plus au 1er octobre en raison de la hausse du pétrole durant les 15 premiers jours du mois d’août.
Au final, il s’agit encore et toujours de garantir à la SARA sa fameuse marge bénéficiaire annuelle. YO AN KONBIN ! Victorin LUREL, si virulent quand il était dans l’opposition, est subitement devenu dou dou dou avè lé pwofitan.
LKP dénonce l’escroquerie LUREL avec la plus grande fermeté et confirme que nous devrions bénéficier d’un prix des carburants inférieur au prix France en raison d’une Taxe spéciale de consommation (TSC) largement inférieure à la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), de taux d’octroi de mer et d’octroi de mer régional bien moindres que ceux de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et d’un système administré qui devrait limiter strictement les profits de la SARA et contrôler précisément les coûts qu’elle facture au lieu de lui garantir une rente de situation « opulente ».
LKP réaffirme l’impérieuse nécessité d’un recours à l’article L 410-2 du Code du commerce afin d’encadrer les profits de la caste des pwofitan et de garantir l’accès des classes populaires aux produits de première nécessité.
LKP exhorte les Guadeloupéens à promouvoir notre production agricole é manjé sa péyi annou ka prodwi ;
LKP réaffirme que lorsqu’un peuple ne peut rien obtenir de ceux qui prétendent le gouverner, il doit l’obtenir de lui-même par ses propres moyens.
GWADLOUPEYEN DOUBOUT !
LKP, Lapwent 13 sèktanm 2012
Déclaration du LKP | 8 septembre 2012
A propos de la loi contre la vie chère et la hausse des prix du carburant en Guadeloupe, lue et remise à Victorin LUREL lors de la rencontre du 08 septembre 2012
Déclaration du LKP à propos de la loi contre la vie chère
Le 05 septembre 2012, Victorin LUREL, Ministre des “outre-mer”, a validé en conseil des ministres son projet de loi contre la vie chère dans les colonies françaises et qui sera présenté au sénat le 26 septembre prochain.
Trois ans après la signature du protocole du 04 mars 2009, le président du conseil régional devenu ministre, est chargé d’appliquer les 30 engagements pour les “outre-mer” du candidat François HOLLANDE. Le même Victorin LUREL qui n’a jamais dénoncé la non-répercussion de la baisse de l’octroi de mer octroyée par sa majorité au secteur de la distribution, sur les prix des produits de première nécessité.
LE CHANGEMENT, C’EST FAIRE SEMBLANT
Plutôt que d’utiliser les outils déjà existants, tel l’article L 410-2 du Code du commerce qui permet de réglementer les prix « là où la concurrence est limitée en raison de situations de monopole » ou l’article 1er de la LODEOM du 27 mai 2009 qui autorise le gouvernement à réglementer le prix de vente des produits de première nécessité dans le cas d’une « situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », le ministre LUREL a choisi d’en créer de nouveaux.
Il n’y aurait rien à redire s’il s’agissait d’outils plus efficaces que les existants. Tel n’est pas le cas. Au contraire, le projet de loi n’a d’autre but que de servir de diversion afin que ne soit jamais appliquée une quelconque réglementation des prix.
L’ajout d’un article L 410-3 au Code du commerce afin de permettre au gouvernement« de prendre les mesures nécessaires pour remédier aux dysfonctionnements des marchés de gros » n’est qu’un masko, une feinte, pour ne surtout pas réglementer, par application de l’article L 410-2, les prix de vente au détail pratiqués par les enseignes de la grande distribution.
L’ajout d’un article L 420-5-1 au Code du commerce en vue de prohiber « les clauses des contrats commerciaux qui ont pour objet ou pour effet d’accorder des droits exclusifs d’importation à un opérateur » n’est qu’un élément de com’, un simple effet de manche. En effet, l’article L 420-1 du même code interdit déjà « les actions concertées, conventions, ententes expresses ou tacites ou coalitions, notamment lorsqu’elles tendent à […] limiter l’accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d’autres entreprises ».
Mieux encore, ce nouvel article L 420-5-1 permet dorénavant de déroger aux sanctions prévues par l’article L 420-1 car prévoyant le maintien des clauses d’exclusivité« lorsqu’‘elles sont justifiées par des motifs objectifs tirés de l’efficacité économique au bénéfice du consommateur ». Ce qui était interdit ne l’est plus. Bravo !
L’ajout d’un IV à l’article L 462-5 au Code du commerce mentionnant que « l’Autorité de la concurrence peut être saisie par les régions d’outre-mer, le département de Mayotte ou les collectivités d’outre-mer de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin et de Saint-Pierre-et-Miquelon » constitue une vaste supercherie car l’Autorité de la concurrence pouvait déjà être saisie par n’importe quelle collectivité territoriale en vertu de l’actuel II de l’article L 462-5.
Enfin, l’ajout d’un article L 752-27 au Code du commerce ne correspond nullement, lui non plus, à l’instauration d’une nouvelle règle législative contraignante afin de lutter contre l’exploitation abusive de position dominante. L’article L 752-26 du même code permet déjà à l’Autorité de la concurrence de procéder à des injonctions et des sanctions pécuniaires, y compris jusqu’à la cession de la surface commerciale.
Aussi, au-delà des ajouts inutiles qui ne sont que gesticulatoires, l’orientation du projet de loi est clairement établie en comparant le pré-projet de loi, publié le 14 août 2012, et le projet présenté en conseil des ministres ce mercredi 5 septembre. Les deux seules mesures nouvelles qui pouvaient entamer, même de manière extrêmement limitée, les marges outrancières et les abus de position dominante de la grande distribution, ont été purement et simplement effacées ! Jugez-en :
Alors que le pré-projet envisageait la timide possibilité pour le gouvernement de« réglementer le fonctionnement des marchés de gros », le projet de loi n’envisage plus que la possibilité de « prendre les mesures nécessaires pour remédier aux dysfonctionnements des marchés de gros en matière d’accès à ces marchés, de loyauté de transactions, de marges des opérateurs et de protection des consommateurs ».
Le gouvernement ne réglementera pas le prix de vente en gros. Les importateurs-grossistes sont d’ores et déjà rassurés !
Le pré-projet prévoyait également, par son article 6, l’avis obligatoire de l’Autorité de la concurrence pour toute augmentation de surface commerciale susceptible de conférer plus de 50 % de parts de marché à une entreprise. Disparèt pran awtik-lasa !Voilà les enseignes de la grande distribution réconfortées !
Au final, le projet de loi présenté par le ministre “socialiste” des dernières colonies n’est donc bien qu’un vaste écran de fumée établi pour masquer une absence totale de volonté politique quant à la lutte contre les marges abusives. L’horizon indépassable des Victorin LUREL et consorts demeure la concurrence libre et non faussée. C’est à l’autel de ce dogme que la présidence Hollande légitime la pwofitasyon en Guadeloupe.
LKP réaffirme :
la nécessité d’un encadrement du prix des produits de première nécessité en Guadeloupe dans un contexte où les prix sont de 37 % pour l’agglomération pointoise à 86 % pour Marie-Galante, plus chers qu’en France, alors même que le revenu médian en Guadeloupe est inférieur de 38 % au revenu médian en France. Des prix plus élevés et des revenus plus faibles : comment préférer gesticuler plutôt qu’agir ?
que la réalité nécessite l’intervention de la puissance publique pour limiter les appétits de profit des agoulou granfal ;
l’impératif de développer et de promouvoir une production locale notamment dans le secteur agro-alimentaire ayant comme objectif l’autonomie alimentaire, seul moyen de nous libérer du joug des transnationales de la grande distribution ;
son exigence quant à l’application de l’accord interprofessionnel Jacques BINO du 26 février 2009 à l’ensemble des entreprises. L’augmentation de 200 € pour les bas salaires représente un gain de pouvoir d’achat pour les classes populaires.
Enfin, LKP observe avec consternation les contorsions du ministre des “outre-mer” quant à la problématique du prix des carburants en Guadeloupe, Guyane et Martinique.
Alors qu’il n’a eu de cesse de réclamer un gel total des prix pour 6 mois et de stigmatiser les compagnies pétrolières et la SARA lorsqu’il était dans l’opposition, le ministre en exercice ose instaurer une baisse temporaire pour 3 mois, financée en grande partie par des fonds publics et dont le premier résultat est d’aboutir à une augmentation du prix du litre de super de 2 centimes et de plus de 60 centimes sur la bouteille de gaz.
Victorin LUREL est l’inventeur génial de la baisse des prix qui augmente les prix.
Gloire à lui !
LKP maintient qu’avec une fiscalité locale plus favorable qu’en France et la situation de monopole absolu dont jouit la SARA, rien ne justifie que les carburants de Guadeloupe soit à un prix similaire – voire supérieur – à celui des carburants en France.
Bien au contraire, il aurait dû être inférieur.
LKP soutient publiquement que le système de fixation du prix des carburants est une vaste supercherie nullement fondée sur le cours réel du pétrole. Avec un baril de Brent autour de 114 $ en mai 2011, le litre de super sans plomb était fixé à 1,55 € au 1er juin 2011 ; aujourd’hui, avec un baril de Brent exactement au même prix, le litre de super sans plomb est fixé à 1,68 € en septembre 2012 !
LKP réaffirme que seuls les profits « opulents » (pour reprendre les propos de Victorin LUREL) de la SARA et des compagnies pétrolières, fixés annuellement en collaboration avec le ministère du budget et le préfet dans une « absence générale de transparence et de contrôle », expliquent le prix imposé aux consommateurs guadeloupéens. La SARA a hérité d’une rente coloniale que le gouvernement et son ministre des outre - mer masquent sous les lois du marché.
PON MOUN PÉKÉ FÈ NOU PRAN DLO MOUSACH POU LÈT !
LUREL – HOLLANDE / PENCHARD - SARKOZY MENM KONBA !
TRAVAILLEURS ET PEUPLE DE GUADELOUPE, PRÉPARONS LA MOBILISATION.
LKP, Bastè 08 sèktanm 2012
Infos :
Déclaration du LKP à propos de la loi contre la vie chère
Victorin LUREL, entre MAGIES et MENSONGES
Illustration : Wikimedia, extrait d’une photo de Chris93, GNU Free Documentation License, Version 1.2.
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