“Chante moi un conte, conte moi une chanson”

« La tradition orale nourrit en profondeur le travail de Gilbert Laumord, héritier du conteur créole, qui s’approprie et transforme la matière orale populaire pour faire œuvre de création. Chante moi un conte, conte moi une chanson est un spectacle dont le titre en miroir met en évidence la rencontre et le dialogue entre parole et musique.

La parole est la clé de voûte de ce spectacle narré, chanté, dansé où le corps s’unit à la voix pour mettre en garde le spectateur contre les dangers de trop parler. Gilbert Laumord, dont la voix chaude et profonde vibre et répond aux accords musicaux de Jocelyn Ménard, raconte les mésaventures d’Omè le pêcheur qui n’a pas su résister au désir impérieux de parler de ce qu’il a vu, et qui plus est au despotique Misyé Louwa, roi de Karukéra.

Ce spectacle où le public est mis à contribution favorise la conservation et la transmission de la mémoire collective populaire créole, ainsi que la revitalisation d’une tradition ancestrale qui est appelée à renaître et à se réinventer sur la scène théâtrale caribéenne contemporaine. »

Stéphanie Bérard, critique de théâtre caribéen,
professeur de littérature caribéenne à l’University of Virginia

Il s’agit d’un spectacle musical dont la clé de voûte est constituée d’un conte :

« Les dangers de trop parler » ou « Les mésaventures de Omè le pêcheur »

Le thème abordé est la parole par cette création de la compagnie Siyaj allie la tradition orale du conteur, sa gestualité imprégné d’un univers chorégraphique, musical et sonore avec une projection contemporaine.

On y retrouve :

‐ La parole issue de la tradition orale guadeloupéenne et telle que la manie le conteur, virtuose de la parole.

‐ La parole en tant que vibration sonore dans l’espace .

‐ Ses conséquences plus ou moins subtiles lorsqu’elle est projetée dans l’espace quotidien et dans l’espace cosmique .

‐ Ses répercussions sur les êtres et les lieux.

Dans la tradition orale de la Guadeloupe et de la Martinique, le cercle symbolise la part d’héritage venue d’Afrique.

C’est dans cet espace rituélique qu’officie le conteur, le diseur, le badjolè, le bétizè, héritier du griot africain. C’est aussi dans cet espace que se déroule en Guadeloupe la cérémonie séculaire du Léwoz , rencontre d’initiés et de grands maîtres du chant, du ka, de la musique et de la danse.