Diffamation raciale et incitation à la discrimination raciale
Septembre 2008 - 17ème chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris
Pierre Péan a répondu devant la justice pour diffamation et incitation à la haine raciale dans son ouvrage sur le Rwanda "Noires fureurs, blancs menteurs", publié en novembre 2005 chez Fayard.
La publication de cet ouvrage consacré au génocide rwandais avait entraîné en octobre 2006 le dépôt d’une plainte de l’association SOS Racisme.
Le Nouvel Obs nous apprend sur son site que Pierre Péan fond en larmes, le deuxième jour d’audiences, en dénonçant "un amalgame intolérable". Celui qui écrira, dans son livre, que "dès leur plus tendre enfance, les jeunes Tutsis étaient initiés à la réserve, au mensonge, à la violence et à la médisance", ou encore que "la culture du mensonge et de la dissimulation domine toutes les autres chez les Tutsis" ne supporte pas que l’on compare sa prose facétieuse aux écrits antisémites.
Je ne suis pas certain d’avoir envie de réconforter celui qui aura cité dans son ouvrage nauséeux, le présentant comme un scientifique reconnu, un homme qui considère la « race » des Tutsi comme étant « l’une des plus menteuses qui soit sous le soleil ».
Ses larmes, si elles sont sincères, sont peut-être moins celles d’un homme qui vient de s’apercevoir qu’en commettant ce livre de commande, il diffusait la rhétorique et les analyses des propagandistes du génocide, que celles d’un homme qui vient de se rendre compte qu’il en partageait l’idéologie : l’idéologie des génocidaires.
A lire :
Un texte de Serge Farnel, qui a assisté aux audiences, Le tribunal et les quatorze Péans
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