Appel de l’UGTG à la soli­da­rité ouvrière inter­na­tio­nale

Medialternatif - 6/12/2010
Image:Appel de l'UGTG à la soli­da­rité ouvrière inter­na­tio­nale

GUADELOUPE
Dia­bo­li­sation de l’action syn­di­cale

"Depuis plu­sieurs mois, l’appa­reil répres­sif de l’Etat fran­çais a décidé d’éli­mi­ner tou­tes con­tes­ta­tions socia­les en Gua­de­loupe ; con­vo­ca­tions et pro­cès remet­tant en cause les liber­tés fon­da­men­ta­les et sin­gu­liè­re­ment le droit de reven­di­quer et de se bat­tre pour ses reven­di­ca­tions se mul­ti­plient. "

Au Mou­ve­ment Ouvrier et démo­cra­ti­que fran­çais,
Au Mou­ve­ment Ouvrier et démo­cra­ti­que mon­dial,
Au Comité inter­na­tio­nal con­tre la répres­sion, CICR,

Chers cama­ra­des, chers amis,

Le 18 Novem­bre 1985, Char­les-Henri SALIN, jeune lycéen Gua­de­lou­péen est abattu d’une rafale de pis­to­let mitrailleur par le gen­darme Michel MAAS.

L’enquête fut cons­tam­ment entra­vée par les ser­vi­ces de l’Etat, le pro­cès délo­ca­lisé à Paris, et l’assas­sin – entre temps promu adju­dant - fût acquitté. Ce 18 Novem­bre 2010, les tra­vailleurs et le Peu­ple de Gua­de­loupe se sont rap­pe­lés de Char­les Henri, inno­cente vic­time de la bar­ba­rie de la répres­sion colo­niale.

Aujourd’hui, cette répres­sion prend d’autres for­mes mais l’objec­tif reste le même : ter­ro­ri­ser la jeu­nesse, faire peur à ceux qui osent dire NON, con­dam­ner tous ceux qui osent lever la tête.

La jus­tice fran­çaise pour­suit donc sa ven­detta con­tre le Mou­ve­ment Ouvrier Gua­de­lou­péen et sin­gu­liè­re­ment con­tre les mili­tants de notre Cen­trale UGTG (Union Géné­rale des Tra­vailleurs de Gua­de­loupe).

Depuis plu­sieurs mois, l’appa­reil répres­sif de l’Etat fran­çais a décidé d’éli­mi­ner tou­tes con­tes­ta­tions socia­les en Gua­de­loupe ; con­vo­ca­tions et pro­cès remet­tant en cause les liber­tés fon­da­men­ta­les et sin­gu­liè­re­ment le droit de reven­di­quer et de se bat­tre pour ses reven­di­ca­tions se mul­ti­plient.

Notre cama­rade Ray­mond GAU­THIE­ROT, ancien Secré­taire Géné­ral de l’UGTG a été con­damné au mois de jan­vier der­nier à 3 mois de pri­son ferme, assor­tis d’amen­des.

Ce sont aussi cinq diri­geants de notre orga­ni­sa­tion qui aujourd’hui font l’objet de con­vo­ca­tion par la gen­dar­me­rie et de pour­sui­tes devant les tri­bu­naux pour refus de se sou­met­tre aux pré­lè­ve­ments ADN dont Charly LENDO, actuel Secré­taire Géné­ral Adjoint de l’UGTG et Secré­taire Géné­ral de le Bran­che Hôtel­le­rie Res­tau­ra­tion (UTHTR-UGTG).

L’alliance Etat – Patrons – Elus fonc­tionne à plein régime pour dia­bo­li­ser l’action syn­di­cale et ten­ter de nous faire taire, car nous ne ces­sons de lut­ter notam­ment pour le res­pect des Accords du 26 février et du 04 mars 2009 obte­nus grâce au LKP.

La Minis­tre de l’Outre-mer, le Pré­fet de Gua­de­loupe, le Pré­si­dent du Con­seil Géné­ral et du Con­seil Régio­nal, à la demande du Gou­ver­ne­ment, refu­sent de réu­nir la com­mis­sion de suivi des Accords du 04 mars pré­vue à l’arti­cle 165 du pro­to­cole. Ils se sont mis d’accord pour nier l’exis­tence du LKP, pour nier leur signa­ture et en défi­ni­tive relan­cer la pwo­fi­ta­syon en Gua­de­loupe.

La presse est pla­cée sous con­trôle. Depuis plu­sieurs semai­nes, la radio, la télé publi­que et le seul quo­ti­dien de Gua­de­loupe ne publient aucune infor­ma­tion en pro­ve­nance du LKP et ne se pré­sen­tent plus aux con­fé­ren­ces de presse du Liyan­naj Kont Pwo­fi­ta­syon.
Nom­bre de ser­vi­ces de l’Etat comme la Direc­tion régio­nale de la répres­sion des frau­des, l’Uni­ver­sité Antilles-Guyane…, ont reçu l’ordre de la pré­fec­ture de Gua­de­loupe de ne pas rece­voir le LKP ni répon­dre à aucun de ses cour­riers.

Et bien entendu, devant l’achar­ne­ment des Tra­vailleurs et du Peu­ple de Gua­de­loupe à pour­sui­vre la lutte pour exi­ger le res­pect et l’appli­ca­tion de tous les accords, l’Etat a décidé de répri­mer.

Quel­ques exem­ples :

Après un faux pro­cès le Mardi 14 Sep­tem­bre, où l’ensem­ble de la salle (y com­pris la pré­ve­nue) fut éva­cuée à la demande du pré­si­dent qui refusa à cette cama­rade le droit légi­time de s’expri­mer en créole, la délé­guée syn­di­cale de l’UGTG est con­dam­née à 1 mois de pri­son avec sur­sis et plus de 10 000 euros d’amen­des par la Cour d’Appel de Basse-Terre. Alors qu’elle n’a pas pu se défen­dre, car ayant été elle-même trai­née hors du tri­bu­nal en cours d’audience ; et que son avo­cat n’a pu plai­der, ayant été vic­time d’un malaise suite à l’inter­ven­tion des gen­dar­mes.

Aujourd’hui encore, ce ne sont pas moins 9 mili­tants de l’UTHTR-UGTG, Syn­di­cat de l’Hôtel­le­rie et de la Res­tau­ra­tion, affi­lié à l’UGTG, qui sont con­vo­qués du 7 au 10 décem­bre 2010 devant un juge d’ins­truc­tion pour leur « éven­tuelle » mise en exa­men pour homi­cide indi­rect, bles­su­res indi­rec­tes, mise en dan­ger de la vie d’autrui et entrave à la liberté de la cir­cu­la­tion. La jus­tice fran­çaise veut les ren­dre res­pon­sa­bles, sin­gu­liè­re­ment Charly LENDO, de la mort acci­den­telle d’un jeune cyclo­mo­to­riste en février 2009.

Dans le même temps, un des avo­cats de l’UGTG, Maî­tre Sarah ARIS­TIDE, qui est l’objet de mena­ces, d’inti­mi­da­tions et d’agres­sions, est sau­va­ge­ment molesté par des gen­dar­mes le 22 octo­bre ; alors qu’elle tente de ren­trer dans le palais de jus­tice pour assu­rer la défense de Charly LENDO. Cette agres­sion a entrainé une inter­rup­tion de tra­vail. Une plainte a été dépo­sée par l’avo­cate, et une motion de soli­da­rité adop­tée par le Bar­reau de l’Ordre des avo­cats de Gua­de­loupe qui s’est cons­ti­tué par­tie civile.

Ces jours-ci, Charly LENDO est à nou­veau con­vo­qué devant les tri­bu­naux, tou­jours à la demande des patrons de l’hôtel­le­rie.

Chers cama­ra­des, chers amis, vous l’avez com­pris, il s’agit pour l’Etat colo­nial fran­çais, à la solde du grand patro­nat, de pren­dre sa revan­che sur la fabu­leuse lutte que nous menons en Gua­de­loupe et de cher­cher ainsi à éli­mi­ner le LKP en s’atta­quant direc­te­ment aux orga­ni­sa­tions qui le com­po­sent.

Vous l’aurez com­pris, il s’agit de ter­ro­ri­ser les mili­tants et diri­geants de l’UGTG ; par­ti­cu­liè­re­ment ceux de l’hôtel­le­rie, et en pre­mier lieu Charly LENDO pour sup­pri­mer notam­ment la Con­ven­tion Col­lec­tive de Gua­de­loupe, plus avan­ta­geuse que celle dite natio­nale, et per­met­tre ainsi aux escrocs de la défis­ca­li­sa­tion de con­ti­nuer à sévir dans ce sec­teur. Mais il s’agit sur­tout, plus lar­ge­ment, de détruire le LKP, d’éra­di­quer cet outil, créa­tion des Tra­vailleurs et du Peu­ple de Gua­de­loupe, fer de lance de la con­tes­ta­tion con­tre toute pwo­fi­ta­syon.

Chers Cama­ra­des, chers amis,

Au nom de la soli­da­rité ouvrière inter­na­tio­nale, au nom de la démo­cra­tie, au nom du droit des Tra­vailleurs de Gua­de­loupe et de leurs orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les lut­tant pour leurs légi­ti­mes reven­di­ca­tions, nous fai­sons appel à votre sou­tien.

Rece­vez, chers cama­ra­des, chers amis, nos salu­ta­tions mili­tan­tes.

Le Secré­taire Géné­ral

Elie DOMOTA (Pointe-à-Pitre, le 21 Novem­bre 2010)

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 6/12/2010

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